lundi 18 août 2014

PORTRAIT "BALLADS": BATIST





Une fois de plus le Pop In, ce bar si chaleureux, sera l'amorce de ce nouvel article, puisque c'est encore une fois là bas que j'ai rencontré Batist. Et une fois de plus lors des open mics que nous animons, Guillaume Léglise et moi même, chaque dimanche. 
J'ai tout de suite été séduit par l'écriture de Batist. Il jouait chaque dimanche, flanqué de sa guitare, avec une voix d'un autre temps, celui des années 90, celui du grunge. Les mélodies de ses chansons étaient belles, nostalgiques, sa main rythmique offrait un groove solide, binaire et rock, tandis que sa main gauche chantait souvent trois voies différentes. Plus tard, à l'occasion d'une conversation avec Batist, ce dernier me confiant que la guitare classique avait été sa première étude. En 2012, sa chanson "Girls" me restait en tête toute la semaine. J'avais très envie de lui proposer de produire ce titre, mais je n'osais pas. Au début de l'année, j'avais tenté des productions avec Victorine, mais c'est Gael Etienne qui les terminait finalement. J'avais peu d'idée de production à ce moment là, et j'étais très admiratif de Natas Loves You et Apes and Horses, ainsi que d'Ollie Joe. Cette nouvelle génération m'impressionnait beaucoup et j'associais Batist, de par son âge, à cette génération là. 
Ma timidité s'est un peu évaporé grâce à Cléa Vincent. Je lui confiais que j'adorais ce que chantais Batist, et elle me confiais que Batist était son cousin. 
Je rencontrais finalement Batist et lui proposais de réaliser un single digital sur mon label. Il avait déjà commencé des prises avec son ami Tonynio, et je continuais en ajoutant la batterie, puis en enregistrant de nouveau la guitare et la basse, jouées par Batist. Ce dernier chantait, je prenais un choeur. Puis il enregistra une ballade, et le tour était joué. Mon amie Victorine aimait beaucoup le titre, et en tant que membre de mon label, elle s'est fait une joie d'apporter une idée sous la forme d'un clip. Quelques mois plus tard, Batist enregistrait un nouveau single produit par Tonynio et Alex du fabuleux groupe This is Avalanche, puis un clip. Puis nous montâmes ensemble Les Chansons de Ma Tante, un quartet avec Clea Vincent, Batist, et David Argellies dans lequel nous jouons les chansons de ma tante Joyce Giani. J'ai été surpris par la rapidité d'apprentissage de Batist. Certes, je l'accompagnais déjà de temps en temps sur scène avec une immense joie, tant je pense qu'il est un excellent guitariste, mais lorsque nous avons commencé LCDMT, j'ai été subjugué. Un son limpide, une rythmique solide, des solis de guitar héro. Un peu plus tard, nous avons monté un quintet de Jazz Rab avec Cléa, Raphael Léger, Raphael Thyss, Batist et moi. Batist y tient la basse et peut être bientôt la contrebasse. Puis nous nous sommes croisés sur scène lorsqu'il commençait à être de plus en plus sideman, comme pour la soirée 1974, organisée par Cléa Vincent. Jouer avec Batist est un immense plaisir. J'ai souhaité qu'il soit un des guitaristes solistes de mon album "Ballads". Comme les autres, il n'avait rien préparé et ne savait pas où je comptais le faire jouer. D'ailleurs, je ne le savais pas non plus. Je sais jamais où je vais quand j'enregistre. Mais je savais que ce son grunge m'était indispensable. Il prend un solo sur "ocean bird", et un sur "ice gold", joue de la folk sur "soldiers of creation", joue à d'autres endroits et secoue aussi un maracas ça et là.
Depuis "Ballads", j'ai réalisé avec Tonynio l'album solo de Batist, sur mon label. J'y joue des batteries et un choeur. Les sessions que nous avons fait ensemble ont duré 2 heures et quelques. 
Je vous recommande tout ce que fait Batist, en solo, ou en sideman. C'est un songwritter génial et un accompagnateur solide. 

dimanche 3 août 2014

"BALLADS" Nouvel album le 20 aout en LP et DG

Le 20 août sortira "Ballads", mon nouvel album et également le 24eme à ce jour. Il sera publié en vinyle et digital. 

Pour commander le vinyle, c'est ici, et pour le digital, c'est

Il y'aura un distributeur. C'est à l'étude. Mais il n'y aura pas d'attaché de presse. Ce n'est pas un disque pop. J'en ferai peut être un bientôt. 

J'ai donc dressé un portrait de "Ballads", mais j'ai oublié quelques détails. Ce blog étant une appendice digitale destinée à tout le monde, je me dois d'apporter encore un peu de clarté. 

Tout d'abord, j'ai pensé à "Ballads" il y'a quelques années. Je souhaitais enregistrer un disque de la façon la plus calme et improvisée qui soit, avec seulement des ballades au programme. C'est une formule stylistique dont le jazz est friand. Beaucoup de disques de jazz s'appellent "ballads". Par la suite, je me suis rendu compte que j'écrivais de moins en moins de ballades. Celles de "and then we take another road"étant un peu trop sombres. Je me suis alors souvenu qu'il y'avait une autre tradition que j'aimais, et que celle ci se situait plutôt dans la musique folk: la restauration de son propre répertoire. Certes, en jazz aussi, c'est une pratique appréciée, mais en folk, il y'a comme un décontraction à restaurer ses propres chansons qui me plait beaucoup. En 2004, je me prêtais au jeu et enregistrais "Kim is Dead", avec seulement 4 inédits sur 15. Tout le reste étant restauré, avec des amis. A cette époque là, et vu le contexte musical, certains ont pensé à un album de remix, mais ça n'a jamais été le cas. Tout avait été réenregistré. Il manquait donc peut être une couleur de prédilection affichée. J'ai donc pensé à restaurer quelques unes de mes ballades pour un disque intitulé "Ballads". 5 chansons étaient déjà publiées précédemment. "David Cicone" sur "Rock N Roll Calvaire"(2006) dans une version uniquement accompagnée au piano. "Ocean Bird", que je ne me lasse pas d'interpréter dans toutes sortes de formules, et qui se trouvait initialement sur "Goodbye Lady Lane"(2001) puis accompagné par Herman Dune dans "Kim is dead" (2005), puis joué avec Grand West sur le premier maxi du groupe (2011), puis avec Cocktail Bananas dans le troisième album du groupe (2013). "Christmas song" était déjà publiée en 2010 sur un 45 tours chez Moelleux Records, pour Noël. "Soldiers Of Creation" était sortie sur "And then we take another road" (2011) dans une version à la guitare et avec mon chant. Ici c'est Animau qui chante à ma place. "Summer in Pyla 2012"est une nouvelle version de "Summer In Pyla", publiée dans mon album "Fatal Mambo" (2007) mais avec un nouveau texte. "Ballads" est une toute nouvelle chanson, avec un texte de Valérie Hernandez. "Solenn" fut publiée en 2009 sur mon album "Mary Lee Doo", et se trouve donc dans une version de 13 minutes totalement improvisée sur mon nouveau disque. Enfin, "Ice Gold" est une toute nouvelle chanson, avec un texte de Valérie Hernandez. 

Je passe le plus clair de mon temps à enregistrer seul. Mais pour "Ballads", je souhaitais qu'il y'ait le plus de copains possible. Lorsque j'ai dressé ma liste de souhaits, j'avais trop de musiciens à inviter. Alors j'ai décidé de me concentrer sur mes amis musiciens leaders ou chanteurs. Ceux qui mènent les projets. Ainsi, j'ai du mettre de coté certains amis qui sont accompagnateurs ou simplement discrets. Car je voulais qu'il y'ait un maximum d'improvisations. Je voulais entendre toutes sortes de chorus. Et tout le monde s'est exprimé. Peut être Clément Daquin et Sofia Bolt sont ils resté un peu plus en réserve, soucieux de tenir la rythmique, mais leur accompagnement était bien le leur, avec le son rond de Clément, et la guitare tranchante de Sofia Bolt. Cette idée de se faire accompagner par des leaders m'est venue de mon expérience de batteur pour Victorine qui n'engage dans son orchestre que des meneurs à fort caractère. Il y'eut pourtant des absents: Ollie Joe n'a pas pu être là. Je l'imaginais prendre le solo de "ice gold". Les Natas Loves You n'ont pas pu être là non plus. Je rêvais d'avoir un autre trio de choristes pour quelques chansons. Victorine était en déplacement. J'aurais aimé entendre sa voix sur "Solenn". Enfin, tous les autres gens avec qui j'aime jouer m'ont manqué, même si je tentais un peu de faire une rencontrer moins évidente, puisque la plupart des musiciens de la séance "Ballads" ne se connaissaient pas. Avec moins de confort, je ne risquais pas tomber dans des habitudes. De la même façon, je me suis obligé à ne pas jouer de guitare, pour éviter encore de sentir mon jeu. J'ai chanté et joué la batterie. Certes, plus tard, durant le mixage, j'ai rajouté un solo de guitare à la fin de mon disque, puis un solo d'harmonica qui manquait, puis un tambourin et quelques claps. L'affaire d'une heure de prises. 98% du disque a donc bien été enregistré entre 10 heures et 19 heures le 5 juillet 2013 au studio CBE. David Mestre en était l'ingénieur du son. Julien Deborgher l'éditeur de la plupart des titres, chez Gimme Shelter, à l'exception d'un seul chez Vicious Square. Donc, ce disque a été pensé pour être capturé en une seule journée. La raison principale étant les emplois du temps des uns et des autres. Mathias Malzieu n'a pu rester que deux heures sur place, car il travaillait sur son film. Cléa Vincent préparait son album. Baptiste W Hamon enregistrait des chansons, Valérie Hernandez travaillait à son atelier, Guillemette Foucard était par la suite en répétition dans le Sud Ouest, son frère tournait avec Wagner, Clément Daquin finissait son album de ALB, Jan Ghazi avait pris un jour de congés de son métier de directeur artistique, Batist venait de sortir son nouveau maxi, Sofia Bolt également. Guillaume Léglise terminait le nouveau My Broken Frame, Henri Caraguel était en tournée avec les Wackies et commençait le nouvel album de Cocktail Bananas de son coté. Paulette Wright démarrait un projet de théâtre et quelques concerts. Le studio CBE lui même était complet. 
Tout devait se passer ce jour là. Et nous l'avons fait. Ces chansons sont des ballades que j'ai écrites entre 2001 et 2014. Elles parlent presque toutes de la plage ou de la famille. A l'écoute de ce disque, je me dis que j'aurais pu jouer encore plus doucement. Peut être pour une prochaine fois. 

 

PORTRAIT BALLADS: GAEL ETIENNE





J'ai rencontré Gael Etienne il y'a trois ans, lorsqu'il devint omnichordiste de Victorine. Nous répétions d'ailleurs en trio, souvent, le dimanche, juste avant d'aller à l'open mic du Pop In. Lui sortait en général de sa répétition dominicale avec Lescop. J'ai écouté à ce moment là la musique de Gael. Je connaissais son ancien groupe, Koko Von Napoo, mais n'avais pas entendu A Part Time Punk, son projet en solo. Je tombais sous le charme. L'ambiance générale de sa musique, à la fois synthétique et touchante, à la fois dansante et chantante, me tapa dans l'oeil. Victorine, qui fait partie de Mk Label, proposa de sortir des titres en digital de A Part Time Punk. Trois singles sortirent chez Mk Label cette année là. Et puis Gael était aussi un talentueux graphiste depuis des années. Mais en 2012, il décida de se consacrer à la musique. Lescop prit beaucoup de temps à Gael à ce moment là. Ainsi, il eut moins de temps à consacrer à Victorine sur scène. Qu'à cela ne tienne, Gael s'investissait de plus en plus dans les arrangements et la réalisation de titres pour Victorine, lorsqu'il rentrait chez lui. Accompagné de Aurélien Hamm, ils se mirent à réaliser un album entier, aujourd'hui en mixage chez Guillaume Léglise. 
J'ai parfois demandé à Gael de replonger quelques instants dans son ancien métier de graphiste pour moi, lors de pochettes de sketchs avatars ou pour des calendriers de mes dessins. 
Pour "Ballads", j'avais envie d'une pochette qui renvoie au jazz, de part le titre jazzy de mon album. Avec cette simple proposition et celle de placer des photos des musiciens, Gael eut des idées. Gael a tout le temps des idées. Il me proposa une pochette sans bas ni haut, lisible dans plusieurs sens. Ainsi, on distinguait mal la face A de la face B, et cette idée me plut. Il plaça des étiquettes sans indications sur les ronds centraux des vinyles et la pochette fut faite. Tout le concept graphique de "Ballads" est une création de Gael Etienne. 
Je vous recommande d'écouter A Part Time Punk et de jeter un oeil ça et là à tout ce que fait Gael, y compris en graphisme. Il vient de participer à la pochette de Marc Dess, il me semble, mais aussi réalise des disques, écrit des musiques. 

PORTRAIT BALLADS: BAPTISTE W HAMON


Les open mics du Pop In sont peut être le sujet récurent de ce blog tant il revient à chaque portrait que je dresse d'un des musiciens de "Ballads". Mais c'est justifié car ces soirées du dimanche sont un carrefour que j'ai la chance d'animer avec Guillaume Léglise, et qui me permit, dès 2008, de rencontrer un tas de musiciens passionnants. Et le cas de Baptiste W Hamon en fait bien sûr partie.
Je l'ai d'abord croisé en chanteur néo folk aux accents texans. Fabien Fabre, chanteur improbable du Pop In, défendait becs et ongles sa musique lorsqu'il venait chanter en anglais des folk songs punks sous le nom Texas In Paris. J'ai quelques rares souvenirs de lui. Puis il disparut. Je crois qu'à cette époque il était parti dans un pays, je ne sais lequel. Victor Peynichou, du label Midnight Special Records venait parfois jouer du blues au Pop In et tentait de monter son label, principalement axé sur le format cassette, à ce moment là. Il me parlait alors d'un projet qu'il avait avec Baptiste W Hamon. Ce dernier chantait désormais en français. Victor me disait qu'il voulait enregistrer quelques titres avec lui pour un projet de cassette split avec Cléa et son projet frenchy bossa d'alors, "Les Coquillages", sur une face, et Baptiste sur l'autre. 
Faisant confiance à Victor et son oreille imparable,  je fonçais à un concert à l'International où Baptiste jouait, accompagné de son frère à la basse, un copain à l'alto et un autre copain à la guitare. Effectivement, Baptiste avait réussi ce pari incroyable de chanter la France rurale sur fond musical d'Amérique rurale. Le mélange du bluegrass et de la chanson des années 50 en France marchait à merveille. Il avait changé de langue, mais pas de sujet, et pas non plus de musicalité. Pas non plus d'interprétation, ce qui choqua parfois les pisses froid. J'étais devenu fan de sa musique. En lui parlant de la claque qu'il venait de me mettre, il me parlait de sa recherche d'un studio où il pourrait essayer de nouvelles versions de ses chansons. Je lui proposais de faire tout ceci chez moi. Je jouais à l'époque comme batteur de Natas Loves You, en remplaçant de leur batteur à l'armée, et préparais une tournée comme musicien de Daniel Johnston. Alors je jonglais dans mon emploi du temps. Mais les séances avec Baptiste était passionnantes. Il avait une idée précise de ce qu'il voulait. La voix bien en avant, la stéréo assez large et que ça sonne comme de vieux Cohen. Je n'avais jamais vraiment fait ça, j'ai donc beaucoup appris. Je partais ensuite pour Montreal pour monter le spectacle "Play"et à mon retour, Baptiste me proposa quelques dates en batteur pour lui. J'avais joué un peu de batterie aux ballets dans son enregistrement, et il souhaitait tenter quelque chose de similaire en live. Nous avons joué ensemble, quelques fois, et j'avais le sensation d'accompagner Calexico autant que Manset. Fin 2012, je jonglais entre mes tournées du spectacle "Play", mes concerts solo et un projet de tournée des Inrocks Lab en présentateur, quand Victor de chez Midnight Special Records, qui venait fraichement d'être nommé programmateur du Vieux Leon, nous proposa, à Baptiste et moi, d'animer un open mic tous les mercredis. Puis, finalement, chacun notre tour. J'étais tout le temps sur la route, et Baptiste anima finalement plus souvent que moi cet open mic. Pour l'occasion, j'achetais un dobro. Mais aussi parce que Baptiste me donna à nouveau envie de faire de la musique folk. Fin 2012 nous entrions ensemble en résidence aux Trois Baudets et j'en profitais pour capter quelques images pour un de mes clips de 2013, "Dublin Blues". Quelques mois plus tard, en pensant à mon projet d'enregistrement de mon album "Ballads", je proposais à Baptiste W Hamon de jouer du banjo sur ce disque. Il me rétorqua qu'il ne savait pas en jouer, ce à quoi je lui répondis qu'il avait quelques mois pour apprendre. Je lui prêtais alors mon 5 cordes bluegrass et nous nous retrouvâmes au studio CBE pour l'enregistrement de mon album en juillet 2013. Le 5. Il joue donc du banjo et un peu d'harmonica. 
Par la suite, j'ai réalisé un clip dessiné et peint pour Baptiste W Hamon. De son coté, il a enregistré un disque qui doit sortir sous peu et vient de signer chez un tourneur conséquent. J'ai aussi entendu parler d'une collaboration avec Cléa Vincent. 
Je vous recommande tout ce que fait Baptiste W Hamon. Il est, je pense, un immense auteur, et même un immense songwritter, devrais je dire. Ses enregistrements, mais aussi ses recueils de poèmes, sont magnifiques. Actuellement, Ollie Joe chante du Baptiste W Hamon. Suivez les donc. 

PORTRAIT BALLADS: GUILLEMETTE FOUCARD


J'ai rencontré Guillemette Foucard au début de l'année 2011. J'aimais beaucoup son groupe, April Shower. Et je découvrais, bien que le groupe soit bordelais, que Guillemette était ma voisine à ce moment là, dans le 18e arrondissement de Paris. Nous nous sommes croisés ça et là et j'avais très envie de produire et réaliser quelques titres pour son groupe. Nous sommes alors devenus amis, puis avons intégré l'orchestre de Victorine. Cette dernière l'avait vue chanter avec son frère lors des open mics du Pop In et trouvait séduisant d'avoir les "Frères Foucards", comme nous les appelions, en choristes. De mon coté, je jouais de la batterie pour Victorine. Ensemble, et aux cotés de Gael Etienne, Ollie Joe, Aurélien Hamm, Donald Abad, Rémi Foucard, et Fabien Fabre, nous avons commencé toute une série de concerts spectacles avec Victorine. Je découvrais alors l'humour de Guillemette qui était toujours partante pour effectuer une roulade, un sketch ou un déguisement improbable. Elle écrivait quelques chansons au piano ainsi que d'autres pour son groupe. Nous rentrâmes en studio en juillet 2011 avec ces dernières mais le résultat ne leur plaisait pas. J'étais accompagné de Mathias Malzieu sur cette expérience. Il découvrait peut être ici de plus près l'immense capacité vocale de Guillemette et l'engageait dans un trio de choristes pour Dionysos dans la tournée qui suivit. Plus tard, Guillemette devient aussi choriste d'Ollie Joe, puis de toutes sortes de projets, toujours partante pour donner de la voix. De part ses études dans le chant lyrique, elle peut, avec un timbre assez clair, aller chercher des notes très aigües et les tenir d'une belle façon. 
Nous avons fait aussi à cette époque des sketchs en veux tu en voilà. Souvent musicaux. Lors d'un concert de Victorine, et donc, sur la route, nous avons enregistré une chanson débile avec un clip débile sur le sujet du vomi. En 2012, je proposais à Guillemette de jouer une danseuse de roues dans un de mes clips "Lily Catastrophe", puis de se faire manger par des vampires dans mon clip "Death", ou encore de jouer de rôle d'un robot et d'une cagole dans un spectacle que je proposais au Pop In avec des personnages avatars. Et Guillemette était toujours partante. 
Dans mes enregistrements, j'aime que l'ambitus soit élevé. Ainsi, je veille toujours, et si possible à la voix, à placer une notre extrêmement basse, puis une autre extrêmement haute un peu plus loin. C'est une manie que j'ai dans tous mes enregistrements depuis que j'ai entendu dire que les romantiques allemands pratiquaient cette technique d'ambitus maximum, même discrète, pour secouer l'affect.
Je savais que nous aurions, lors de l'enregistrement de "Ballads", un piano, et possiblement des notes très basses. J'avais envie d'une voix haute, par moments. J'ai invité Guillemette à faire partie d'un groupe de choristes, composé d'Animau (Valérie Hernandez ), Paulette Wright ( quand elle n'était pas à la guitare ), Rémi Foucard ( quand il ne jouait ni violon ni orgue ) et elle même. 
C'est elle qui chante en soprano dans le disque. Paulette est légèrement plus basse, et Animau et Rémi ça et là. Ils ont improvisé les choeurs et je les en remercie encore. 
Je vous recommande tout ce que fait Guillemette Foucard, qui, certes, est assez difficile à suivre.